La fourbure chez le cheval

Très souvent liée à un problème de surpoids, la fourbure correspond à une congestion et une inflammation des pieds du cheval. Lorsqu’un cheval est fourbu, il présente des symptômes assez caractéristiques que nous détaillerons ultérieurement. Cette affection grave représente la 2ème cause de mortalité juste après les coliques. L’intervention du vétérinaire doit alors être rapide afin de limiter l’apparition de complications et de séquelles invalidantes.

Cheval dans un pré.

Quelles sont les causes ?

La fourbure d’origine alimentaire est la plus fréquente.

En effet, plus de la moitié des cas sont observés chez un cheval vivant au pré, une herbe parfois trop riche peut en être la cause.  Elle n’est pas la seule, la suralimentation de céréales existe aussi : elle est causée par une ration trop riche ou dans le cas où le cheval s’échappe et se rue sur des aliments concentrés.

La fourbure d’origine alimentaire est donc provoquée par une ingestion excessive de glucides solubles souvent due à une alimentation inadaptée. Il est donc primordial de veiller à l’équilibre alimentaire de votre cheval.

D’autres causes peuvent provoquer cette inflammation.

Les maladies endocriniennes, tel que le Syndrome de Cushing (élévation chronique du cortisol qui entraîne des douleurs osseuses) ou le Syndrome Métabolique Equin (dérèglement de la production en insuline qui entraîne de l’ obésité ou du surpoids) sont des facteurs de risque.

Il existe également des “fourbures d’exercice » : elles apparaissent généralement après un travail intense sur un sol trop dur. En reportant le poids de son corps sur un pied, le cheval peut développer une fourbure d’appui. Là encore, l’intervention rapide du vétérinaire pourra réduire les risques de séquelles.

« La fourbure d’origine alimentaire est la plus fréquente. »

Enfin, à la suite de maladies graves telles que des coliques sévères, des diarrhées ou des maladies infectieuses, des toxines peuvent être libérées dans le sang et provoquer des lésions vasculaires dans les pieds. Cela pourrait entrainer une suspicion de fourbures dites « médicamenteuses ». Ces dernières sont causées par un surdosage ou une intolérance à certains corticoïdes ou anti-inflammatoires. 

C’est pourquoi, si votre cheval tombe malade, il est impératif de toujours surveiller la température de ses pieds.

Comment reconnaitre une fourbure ?

La fourbure est le plus souvent localisée sur les deux antérieurs mais elle peut aussi concerner un seul, deux ou l’ensemble des quatre pieds. 

La zone de douleur d’une fourbure aiguë se situe le plus souvent en pince, en haut de la pointe de la fourchette. L’équidé ressent alors une douleur intense à cet endroit, ce qui lui cause de grandes difficultés à se déplacer. 

Pour se soulager, le cheval adopte très souvent la posture caractéristique d’un cheval fourbu : campé du devant avec ses antérieurs tendus ou sous-lui avec ses postérieurs en avant de la verticale. On remarque que certains chevaux sont moins démonstratifs que d’autres. Certains ne présenteront qu’une démarche étriquée, d’autres ne voudront pas donner leur pied, alors que d’autres préféreront rester couchés…

Les signes de douleur sont variés et dépendent de chaque cheval. Cependant, un changement de son comportement est un signal d’alarme : isolement, tremblements, température élevée, perte d’appétit ou encore fréquence respiratoire rapide.

Comment réagir ?  

Dès l’observation d’un changement de comportement chez votre cheval et/ou l’apparition de symptômes, il est primordial d’avertir son  vétérinaire. Dans le cas d’une fourbure, il s’agit d’une urgence médicale qui peut aller jusqu’à l’euthanasie si elle n’est pas traitée à temps. 

Le vétérinaire procèdera alors à un examen complet, qui sera confirmé par une radio dans le but d’affiner le diagnostic. Par la suite, un protocole de soins sera établi par votre vétérinaire, afin de soulager votre cheval et prévenir l’aggravation des lésions. En revanche, chercher et traiter la cause sera absolument nécessaire pour ne pas renouveler cette douloureuse expérience qui peut devenir chronique.

Quel traitement adopter ?

Même si on peut apaiser les lésions, un véritable traitement n’a pas encore été trouvé : les médicaments les plus souvent utilisés restent les anti-inflammatoires non stéroïdiens ou l’aspirine pour soulager le cheval.

Dans tous les cas, le cheval en crise de fourbure doit être strictement immobilisé dans un box avec une litière profonde pour lui donner un maximum de confort.

D’autres pratiques telles que la cryothérapie (mettre les pieds dans le froid) ont aussi peu à peu fait leur apparition et ont un effet positif pour combattre l’inflammation. On observe également que des massages peuvent aider à soulager les membres et réactiver le pompage veineux sans faire marcher le cheval. Ces techniques peuvent être effectuées dès l’apparition des premiers symptômes.

« Adapter l’alimentation de son cheval à son mode de vie et à son activité est primordial. »

Enfin, une fois la fourbure stabilisée, le maréchal ferrant pourra intervenir en collaboration avec votre vétérinaire afin d’apporter un maximum de confort à votre cheval. De nos jours, il existe en effet plusieurs alternatives et techniques pour aider votre cheval : boots de soins, ferrures orthopédiques, hipposandales et semelles.

Pour conclure, adapter l’alimentation de son cheval à son mode de vie et à son activité est primordial. Le cheval a besoin d’une alimentation équilibrée pour être en forme et en état. Pour vous aider et vous conseiller, n’hésitez pas à faire appel à votre vétérinaire.